Avant toi – Jojo Moyes

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Quand Lou apprend que le bar où elle est serveuse depuis des années, met la clé sous la porte, c’est la panique. En pleine crise, dans ce trou paumé de l’Angleterre, elle se démène pour dégoter un job qui lui permettra d’apporter à sa famille le soutien financier nécessaire. Lire le reste du résumé gâche à mon avis la plus grande partie de l’histoire. 

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Avant toi. Avant d’ouvrir ce bouquin, je n’avais aucune idée dans quoi je me lançais. Tout ce que je savais c’était que l’histoire était triste, mais magnifique. Alors j’ai tenté le coup. Au début, je ne voyais pas trop où l’auteure voulais en venir : on suit la vie de Louisa, sa carrière bancale, les injustices familiales. Je me suis tout de suite étonnée de son couple, qui me semblait vraiment incompatible : elle, bien dans sa peau, profitant sans culpabiliser de toute source de nourriture, et assez excentrique, et lui, Patrick, coureur marathonien, suivant un régime alimentaire strict, limitant les plaisirs de la vie. Mes premières pensées ont été qu’il allait développer une relation avec une fille de son club de course, mais j’ai était agréablement surprise de la tournure qu’a prise leur relation.

Venons-en à Will. Il entre dans le quotidien de Louisa un peu contre sa volonté. Aux premiers abords, il est antipathique, presque détestable. Puis on apprend à le connaître, à comprendre la nature et l’origine de ses émotions. Il en devient fascinant, bien plus que Louisa : il apporte une vision du monde qui me plaît, il a une culture impressionnante, collectionne les aventures et les expériences, il a voyagé aux quatre coins du monde. Et voila qu’il se retrouve coincé dans cette villa dans un petit village d’Angleterre, dans ce fauteuil qui lui a retiré toute joie de sa vie, forcé de côtoyer Louisa, aide soignante malgré elle, et de subir les jérémiades de sa famille.

Apparemment son réglage par défaut était bloqué sur la position : « Je désapprouve. »

Il se définit alors un but : donner envie à Louisa de voir autre chose, d’exploiter pleinement le potentiel de sa vie, de saisir les opportunités qui lui sont offertes. C’est une leçon que tout le monde devrait recevoir, surtout, provenant d’un infirme. J’ai énormément apprécié le livre pour ça. Il nous tire de notre zone de confort. Nous met face à la réalité. On ne peux pas juste rester là, à attendre que le temps passe en se satisfaisant de ce que l’on a déjà, alors que d’autres sont immobilisés contre leur volonté.

Au fil des pages, c’est une lueur d’espoir qui me faisait continuer. Une petite lueur qui menaçait de s’éteindre à tout moment. Mais les efforts de Louisa mérites d’être récompensés. Elle met tellement d’ardeur et de conviction dans ce qu’elle entreprend qu’on a plaisir à suivre ses mésaventures. J’ai vécu avec elle, mon cœur battait à l’unisson pendant tout le roman, partageant ses sentiments de rage, d’amour, de désespoir, de gratitude, d’indifférence.

Comment vivre quand on sait qu’on ne fait que compter les jours jusqu’à sa propre mort ?

Parfois, il arrive qu’on est le point de vue d’un autre personnage, soit des parents de Will, ou de Nathan. On avait alors un éclairage différent sur la situation, qui nous permettait de comprendre certains choix et qui remettait en question mon avis personnel sur un personnage particulier. Par exemple, au début du roman, la mère de Will m’était insupportable et son père agréable, puis après avoir lu leur point de vue, mes impressions sont passées à l’inverse : je comprenais la mère et méprisait le père.

Jojo Moyes a une plume légère, facile à lire et en même temps contagieuse. J’ai vraiment hâte d’en lire plus d’elle, de découvrir le prochain, bien que je ne vois pas trop comment il est possible d’écrire une suite à quelque chose d’aussi imposant.