La Mer Infinie – Rick Yancey

★★★★★

Comment débarrasser la Terre de ses sept milliards d’habitants ? Retirez aux hommes leur humanité…
Personne ne peut prédire à quels abîmes de cruauté les Autres sont prêts à s’abaisser, ni à quelles hauteurs l’humanité saura se hisser. La bataille finale ne fait que commencer…
Ils connaissent notre manière de penser.
Ils savent comment nous exterminer.
Ils nous ont enlevé toute raison de vivre.
Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir.

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Ce second tome a suscité énormément de controverses, et contrairement à la majorité, j’en ai eu une très bonne impression. J’ai eu quelque craintes de lenteurs et de répétitions (le point de vue de Poundcake me semble inutile), et j’ai surtout eu l’impression qu’on n’avançait pas , car tout se passe dans un laps de temps très restreint, avec une superposition des action. Les lieux restent les mêmes, presque, on est statique, alors que le premier tome nous donnais le vertige tellement tout s’enchaînait. Mais à la fin, tout s’emboîte bien et finalement je me rends compte que l’auteur à bien mené son jeu.

Le point de vue change complètement, ce qui est perturbant au départ mais se révèle intéressant une fois qu’on apprend à mieux connaître le personnage, surtout Ringer, car Cassie n’a plus grand chose à nous apporter et son caractère n’est pas de taille à mener une lutte contre la destruction du monde. Ringer, si. J’ai d’ailleurs beaucoup plus accroché avec elle qu’avec Cassie. Elle est autonome, forte, combattante, et surtout déterminée. Et même, ici c’est la seule qui fait vraiment avancer l’action, qui a un impact. Ben et le reste de l’escouade sont juste dans la peur et l’attente, une narration de leur côté aurait était trop lente et répétitive.

Aussi, j’ai adoré découvrir les Autres à ce point : Vosch me fascine. J’en éprouve même de la culpabilité de l’apprécier autant. Sérieusement, son personnage mérite d’être mis en valeur comme il l’a été et ses idées ne manques pas de raisonnement, il est tactique, imprévisible, manipulateur. De même qu’il pousse Ringer à la recherche de la vérité, de ce qui lui permettrait de s’en sortir. Selon moi, il y a une part d’humanité en lui.

Il y a les choses que nous disons à propos de la vérité, et les choses que la vérité nous dit à propos de nous-mêmes.

Par moment, on a le droit a un indice qu’il faut savoir repérer. Doucement, on se construit une image plus globale de la situation, on replace les éléments, et on entrevoit une porte de sortie. Des espoirs, des échecs, des questions soulevées restées sans réponses. Et des révélations qui laissent entrevoir un final monumental. Si les dernières pages ne sont de loin pas les meilleures, elles instaurent une nouvelle atmosphère et ouvrent la voie à des événements bouleversants.

Le livre a aussi une portée plus lointaine. Les problèmes évoqués quant à l’évolution de la planète, de la vie sur Terre, des hommes, m’ont interpellés. Des scénarios frappants nous sont décris. Tout est confus, invraisemblable. L’idéologie de Vosch est bien sûr extrémiste mais il mérite à ce qu’on paie attention à ses propos. Nous détruisons la planète à petit feu. Chacune de nos action l’éloigne de son état de nature. Nous amenons le gris, l’acier et le béton, la monotonie. On retire l’essence même de la nature.

Le monde a toujours été une horloge. Même les étoiles s’éteindront une à une, et il n’y aura plus de lumière ni de chaleur, et c’est ça, la guerre futile et sans fin contre le néant, le vide sans lumière et sans chaleur qui se précipite vers nous.

Je boue littéralement d’impatience de lire le troisième tome qui sort jeudi 26 mai. Ce tome-ci, jouant plus un rôle de transition, donne envie d’en savoir plus.