Contemporaine·Lectures

Nous les Menteurs – E. Lockhart

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★★★★★

« Une famille belle et distinguée. Une île privée. Une fille brillante, blessée ; un garçon passionné, engagé. Un groupe de quatre adolescents – les Menteurs – dont l’amitié sera destructrice. Une révolution. Un accident. Un secret. Mensonges sur mensonges. Le grand amour. La vérité. »

Une famille hors-normes. Ou justement, bien ancrée dans ses propres normes. Rien de dépasse. Jusqu’au moment où Cadence nous ouvre la voie et nous fait entrer dans son monde.

Je suis restée bouche-bée en refermant le livre. Je ne m’attendais pas du tout à de tels chamboulements. Bien que j’en avais entendu que du bien, je n’avais aucune idée dans quel univers j’allais m’aventurer. Le résumé laissait imaginer une sorte de conte, d’histoire pour enfant. Et bien qu’ayant eu des contes, ce livre demande une certaine maturité d’esprit pour le saisir sous tous ses aspects.

L’auteure écrit d’une façon fluide, addictive, traduisant le flux de pensées de Cadence. La tragédie nous apparaît comme à elle. Incompréhensible. Puis, au fil du récit, on glane des informations, çà et là, afin de reformer graduellement le cours des événements. Et plus on en apprend, plus on croit comprendre, et plus les nouvelles révélations nous étonnent. Le récit est mené d’une telle façon que nous sommes en haleine tout le long des chapitres, la chute étant encore plus inattendue. Au final tout concorde.

Les petits contes, glissés dans le récit comme écrit par la main de Cadence, m’ont énormément plus. Ils permettent de se placer en retrait des événements afin de mieux apprécier la situation, tout en nous donnant une leçon de morale, comme un conte. J’ai été ravie de retrouver d’en retrouver certains de mon enfance. Cependant, je répète, il ne faut pas croire que ces contes rendent l’histoire enfantine.

En effet, bien qu’on puis considérer ce livre comme une lecture jeunesse, je trouve que sa portée va bien plus loin qu’une simple histoire familiale et un grand amour. Les liens familiaux et les relations entre ses différents membres sont fortement remis en questions. Des problèmes d’éthique sont soulevés ; le rapport entre l’amour et l’argent, les possessions, la tolérance, l’acceptation.

L’histoire en soi est bien évidemment tout autant touchante. On est tenté d’envie cette famille, au départ. Puis une fois qu’on est immergé dans leur secrets, on relativise. J’ai adoré les personnages, leurs activités, leurs goûts, leur personnalité.

Il est la contemplation et l’enthousiasme. L’ambition et le café noir. 

Parfois, j’avoue avoir été perdue entre les souvenirs, les flashs du passé et la réalité. Cet effet était voulu je pense, le lecteur se retrouve dans le même état de confusion que Cadence. L’auteure a été particulièrement douée sur ce coup ; même à la fin, on a du mal à discerner ce qui était réel ou non.

J’ai particulièrement bien aimé cette histoire, je n’ai pratiquement pas posé le livre et j’ai tout lu d’une traite, ou presque.

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